Quelle est la différence entre un coach et un mentor et quel(s) service(s) est-ce que je pense proposer (pour le moment) ?
Deux questions importantes !
Quelques définitions
Le mentor est celui qui maîtrise un domaine et l’enseigne ou le transmet au mentoré. Cela ressemble par bien des aspects au métier de pédagogue, de professeur. Donc, si je voulais avoir une partie de mentorat dans mes formations, elle consisterait à enseigner l’écriture, à proposer des techniques pour construire une intrigue, des personnages, un univers, gérer le suspense, les enjeux etc…
Le coach, lui, accompagne le coaché dans sa démarche d’écriture, comme une béquille sur laquelle s’appuyer en cas de doute, de pensées limitantes, de blocage etc, jusqu’à rendre son.a coaché.e autonome, parce qu’il aura appris à comprendre et à s’adapter à son propre fonctionnement afin d’aller au bout de son projet d’écriture. Là aussi, cette posture de coach a beaucoup de points communs avec le métier de prof.
Ce sont des définitions rapides et forcément non exhaustives mais elles vous montrent quelle différence je fais entre les deux.
Mon choix, pour le moment, est d’être coach.
Pourquoi faire un choix ?
Tout est une question de se sentir légitime ou non. Aujourd’hui, je ne me sens pas légitime (malgré mes nombreuses années d’expérience en pédagogie) à être mentor.
Ça fait 3 ans que je me forme, chaque jour, aux techniques d’écriture, avec les contenus gratuits en ligne, avec des livres, avec des formations payantes – celles que proposent Cécile Duquenne et Licares. À l’heure où j’écris cet article, j’ai signé deux contrats d’édition. Et pourtant… je ne me sens pas légitime pour être mentor, et cette pensée limitante est confirmée par ceux qui me renvoient l’idée que je n’écris pas depuis assez longtemps, que j’ai été publiée mais pas dans une grande maison d’édition…
Quand est-on vraiment légitime ? C’est la question qu’une de mes amies m’a posée quand je lui ai exposé mon projet.
Elle avait raison. Et voici ma réponse : “Quand on s’autorise à l’être.”
Pourquoi ne m’autoriserais-je pas à être mentor ? Parce que j’ai un problème, sur lequel je travaille (j’ai le même parfois, pour l’écriture, notamment pour l’écriture de mon roman historique) : j’ai le profil de l’experte, c’est-à-dire que j’ai l’impression qu’il faut que je sache tout, que je maîtrise toutes les notions, les techniques avant de me lancer. Alors j’achète des livres, j’écoute tous les podcasts, je m’inscris à des formations… Pour me sentir légitime.
Je fais la même chose pour le coaching. Mais je m’autorise à dire que je vais être coach, alors que je n’ai pas de formation de coach pour le moment. (Il y en a bien une qui me fait de l’œil, mais elle coûte 7 000 euros.)
En quoi serais-je une bonne coach de vie littéraire ?
Je n’ai pas vraiment d’explication à cela, sauf mon expérience de vie qui me prouve que je suis capable d’aider les gens (qui veulent bien l’être) : je suspends très facilement mon jugement, j’ai une empathie et une curiosité suffisantes pour chercher avec la personne à comprendre ce qui bloque, à la motiver pour aller au bout de ses envies… J’adore coacher des gens, ça fait partie de ma personnalité, même si, jusqu’ici je n’appelais pas ça coacher. (D’ailleurs je n’aime pas trop ce mot, mais il est clair pour tout le monde je pense et est-ce qu’il existe un mot en français pour le dire aussi bien ? Si vous avez la réponse où des suggestions, n’hésitez pas à me les faire en commentaire !)
Et je me sens légitime aussi parce que j’ai une expérience professionnelle de gestion de groupe et de gestion des individus. Or j’ai acquis cette expérience, non pas grâce à la théorie mais grâce à l’expérimentation :
j’ai été formée à l’enseignement et à la gestion de groupe en une seule journée. Bien sûr j’avais des années d’études derrière moi (5 exactement, en comptant l’année de préparation du concours), mais je n’y ai pas appris à enseigner, à gérer des groupes, à gérer des individus. Pourtant, fin août, après une journée où on nous a montré rapidement comment construire un cours et se comporter devant des élèves, on nous a dit : “Maintenant allez-y, on se retrouvera une fois par semaine pour la suite”,
et c’était parti pour un an, à enseigner le français à des élèves de collège.
Pourtant on ne construit pas un cours comme un commentaire de texte. C’est même une sacrée gymnastique, je me rappelle avoir eu l’impression de devoir me retourner le cerveau, pour penser à l’envers.
Je vais continuer à lire de la théorie, à suivre des formations où je suis cochée, où j’apprends des techniques de coaching, mais je sais déjà que la meilleure des formations sera celle où je me lancerai et où je ferai un appel à volontaires pour tester les formations que je mettrai en place. (Serez-vous là pour y répondre ? Cela vous intéresserait ou intéresserait quelqu’un que vous connaissez ? Dites-le moi en commentaire.)
Alors coach et mentor ou juste coach ? Mon choix, vous le comprenez bien, n’est pas totalement arrêté. Il va évoluer, certainement, dans un sens ou dans l’autre. Vous le verrez bien en même temps que moi, si vous me suivez sur ce blog.
Astuce de coach de vie littéraire
Être ou ne pas être légitime pour écrire ? Qui suis-je pour me dire auteur.ice ? Pour prétendre écrire ?
Lorsque l’on se lance dans un projet ou qu’on a cette envie avant de commencer, on peut facilement être rattrapé par un syndrome de l’imposteur que notre cerveau nous impose pour nous protéger : se lancer, en effet, c’est sortir de sa zone de confort, être confronté à l’inconnu (qu’on soit déjà auteur professionnel ou aspirant) – au risque de ne pas être à la hauteur de ce qu’on imagine – aspirer à être différent.e.
Sauf que.
À se poser ces questions, on risque de ne jamais se lancer ou de rester bloquer dans ses projets d’écriture.
Alors que faire ?
Pensez bien que la légitimité est quelque chose que les autres nous donnent et l’on accordera plus ou moins d’importance à cette validation selon le pouvoir que l’on donne à cet autre sur soi. La question de légitimité ne dépendant pas de vous, je vous suggère de vous lancer ou de continuer votre projet en la laissant de côté : il sera toujours temps, plus tard, de gérer cette crainte de ne pas être légitimé.e ; vous avez assez de votre récit à gérer pour le moment.
Je vous remercie pour votre lecture. Passez une belle journée en toute légitimité !