Est-ce une bonne idée de devenir coach littéraire alors que je suis prof de français ?
C’est quoi être coach de vie littéraire selon moi?
Je me trouve à un moment de bascule où je souhaite changer ma vie : passer de prof à coach et cela soulève quelques questions : y a-t-il des liens entre ces deux métiers ? En quoi s’opposent-ils et puis-je surmonter ces oppositions ?
Je suis prof de français depuis 14 ans, au collège. Je ne viens pas d’une famille de profs, donc je connais un peu le monde de l’entreprise via les expériences de mes parents, mais lorsque j’ai eu cette idée de création d’entreprise, je me suis demandée si avoir toujours été fonctionnaire ne pouvait pas être un frein dans mon projet.
Pourquoi ? D’abord parce que j’ai la sécurité de l’emploi, je n’ai jamais eu à générer d’argent seule, ni à réfléchir à un moyen d’en avoir. J’ai une part de liberté dans l’application des programmes que je dois suivre, mais je n’ai jamais eu à créer de programme. Je n’utilise jamais le mot “client” : ah ! ça peut paraître étrange, mais ça m’a perturbée quand ça m’a traversé l’esprit : étais-je prête à parler de “client” ? À parler “business plan”, “comptabilité” ? À vendre pour m’assurer un salaire confortable, alors que j’ai jusqu’ici la sécurité de l’emploi et du salaire (quelle que soit la qualité du boulot que je fais) ?
Étais-je prête à renoncer à toutes ces semaines de vacances que beaucoup nous envient (surtout celles et ceux qui ne savent pas que les profs passent au moins la moitié de leurs congés à bosser) ?
Si je n’ai jamais eu de patron, j’ai toujours eu une hiérarchie, des parents auxquels il fallait que je rende des comptes. Et là, je me retrouverais seule maîtresse à bord ? Wouh, vertige !
Étais-je prête à me retrouver sans collègue pour débriefer sur les projets ? Finalement, c’était peut-être là le plus dur. C’est pour ça que j’ai créé ce blog, pour sentir des personnes avec moi. C’est pour ça que je me suis achetée une formation pour créer mon entreprise, qui me permette d’intégrer une communauté d’entrepreneuses. C’est pour ça aussi que j’ai contacté une collègue qui se lance elle-même dans une auto-entreprise avec une partie de développement personnel, afin qu’on puisse échanger sur nos projets communs.
Étais-je prête à faire ce grand saut ?
J’ai répondu “oui” quand j’ai compris que le métier de coach littéraire était en réalité un pont qui me permettait de réunir mes deux passions : l’accompagnement (qui se trouve étymologiquement dans ce joli mot : la pédagogie) et l’écriture.
Après avoir obtenu l’agrégation, j’ai été inspectée et l’Inspectrice m’a demandé ce que j’aimais le plus dans mon métier de prof et j’ai répondu : “Redonner confiance aux élèves qui l’ont perdue.”
N’est-ce pas le même objectif que je voudrais atteindre en coachant des personnes qui écrivent mais se sentent bloquées, ou souhaitent écrire mais n’osent pas ?
J’ai la sensation que ce métier est parfait pour moi parce qu’il allie toutes mes forces : j’aime redonner confiance aux personnes qui m’entourent, j’aime écouter, comprendre le fonctionnement de l’être humain, être pédagogue, enseigner, accompagner, mais aussi entraîner, voir les personnes s’épanouir et j’aime pousser ce qui ont ce désir (sans le savoir parfois) vers l’écriture.
Dès que j’ai compris ça, je me suis sentie prête à traverser ce pont, parce que je garde en dessous des filets de sécurité… mais ça j’en parlerai dans le prochain article.
Astuce de coach de vie littéraire
Vous avez envie d’écrire, mais vous ne vous lancez pas ? Pourquoi ? Prenez une feuille, un ordinateur et notez toutes les pensées qui vous viennent par rapport à ce projet d’écriture : je n’ose pas parce que je ne suis pas à la hauteur, je n’ai pas le temps, j’ai peur… Je vais vous montrer une astuce qu’utilise la coach Brooke Castillo, qu’elle appelle : le Modèle.
Prenez une de ces pensées, puis demandez-vous quelle(s) émotion(s) cela crée en vous : la peur peut-être, la frustration… Quelle action mettez-vous en place face à ces émotions désagréables ? Vous les évitez, vous faites en sorte de ne pas les ressentir. Quel est le résultat ? Vous n’écrivez pas.
Vous pouvez changer vos pensées, en vous disant, par exemple : je suis capable d’écrire. Puis faites le même exercice : imaginez les émotions qui découlent de cette pensée (agréables, confiance), les actions (vous vous mettez à écrire) et le résultat (vous allez au bout de votre envie).
Je vous remercie de m’avoir lue. Il y a de la sérénité dans l’air, ne trouvez-vous pas ? Je vous souhaite une journée belle et sereine.