D’où vient l’inspiration ? Comment et où la trouver ? Doit-on l’attendre ou la provoquer ?
Longtemps je me suis posé ces questions, parce que longtemps l’inspiration m’a fuie. Ou peut-être est-ce moi qui ne la laissait pas venir.
Aujourd’hui, je te propose mes réflexions sur l’inspiration créative, qui valent ce qu’elles valent, avec lesquelles tu peux ne pas être d’accord, et tant mieux, car cela nuance le monde. Dans la dernière partie, je te suggère des astuces qui ont fonctionné pour moi.
L’inspiration magique
L’inspiration fascine parce qu’elle arrive quand on ne s’y attend pas, et qu’elle peut créer un feu d’artifice, au détour d’une conversation, d’une ruelle ou d’une chanson. Elle peut fuir quand on la cherche ou s’offrir tout entière. Elle a quelque chose de magique.
Selon Elizabeth Gilbert, dans Comme par magie, les idées volent au-dessus de toi et c’est à toi de les saisir avant qu’elles ne s’échappent. Des poètes la cherchaient dans la drogue et les hallucinations, d’autres dans le hasard des mots qu’on agence sans y réfléchir.
L’inspiration ne serait-elle qu’ailleurs ? À l’extérieur, dans le monde, ou dans un ailleurs en soi, dans une part inconsciente ? Sans doute.
À mon avis, l’inspiration est un passage entre le monde et soi, en ce que le monde fait écho en soi et fait résonner une part de soi qu’on connait bien, ou pas.
L’inspiration fait vibrer une corde dont on apprécie le son ou qu’on a envie de faire vibrer plus longtemps pour comprendre, approfondir, en saisir les moindres vibrations.
Elle est un aller-retour qui fait fondre le monde en moi et me permet de me fondre dans le monde pour accéder à ma vision du monde, qui affleure à la surface de ma conscience et résonne au-delà, jusqu’au lecteur, qui me lit ou m’écoute et qui peut reprendre l’idée à sa façon, comme un écho.
Elle fait sortir de soi, aller au-delà de la conscience pragmatique du quotidien. Alors, les mots et les idées n’ont plus leur vertu pratique de communication, ils sont là pour autre chose.
L’inspiration peut être une prise de risque, parce qu’elle rend les frontières poreuses, entre soi et le monde et en soi. Elle nécessite de s’ouvrir et d’autoriser la laideur autant que la beauté à accéder à notre conscience.
Es-tu prêt pour cela ? On ne l’est pas tout le temps. Il est bon de rester parfois dans sa bulle et de s’écouter.
Cependant, si tu te sens prêt, comment faire venir l’inspiration à soi ?
Le lâcher-prise
Quand je me désespérais d’avoir perdu l’inspiration, je cherchais partout pour la faire revenir. Mais je me suis rendue compte que je me laissais habiter par cette angoisse de ne plus jamais la trouver, par cette colère contre moi-même de ne plus être capable de créer.
Il n’y avait donc pas de place pour l’inspiration !
Il me fallait lâcher-prise, mais comment ?
Je n’ai pas abandonné, je n’ai pas cessé de la chercher, mais j’ai accepté que l’inspiration puisse ne jamais venir et j’ai essayé quand même. Comme le suggère Julia Cameron dans Libérez votre créativité, j’ai continué à prendre des rendez-vous avec l’artiste en moi.
J’ai accepté que ce n’était peut-être pas le bon moment, mais j’étais sûre que ce moment allait venir et j’ai continué à tout faire pour la faire venir, sans me mettre la pression, en m’occupant à autre chose.
Astuce de coach de vie littéraire
À mon avis, l’inspiration vient souvent de la nouveauté. Elle peut-être infime, ça peut être une idée que tu connais par coeur, mais que tu vois soudain, au détour d’une conversation, sous un nouvel angle.
Cette nouveauté, comme la musique, fait vibrer la corde sensible d’une émotion. Prêtes-y attention, sois ouvert et prêt à la recevoir et à être heurté par ce sujet qui fait écho en toi.
Pour la trouver, j’aime me surprendre, aller vers des lieux, des magazines, des personnes vers lesquels je n’ai pas l’habitude d’aller : par exemple, j’aime lire des magazines scientifiques, regarder des reportages sur des sujets divers, me promener et porter mon regard vers l’infiniment petit ou vers l’infiniment grand.
Regarder autrement.
Si tu es accroché par une phrase, accroche-toi à elle en retour.
Pour ne pas la perdre, fais-la vivre, répète-la toi, note-la, accorde-lui du temps.
Je te remercie de m’avoir lu et te souhaite une belle inspiration.