On trouve de tout derrière les offres de coaching littéraire et ce qui est problématique à mon avis, c’est que l’on trouve surtout tout autre chose que du coaching.
En effet, les clients comme ceux qui se déclarent coach littéraire ont tendance à confondre deux réalités : le coaching et le mentorat.
Selon moi, le coaching et le mentorat sont deux versants d’une même pièce : soit qu’ils se complètent, soit qu’ils s’opposent.
J’ai abordé dans l’article de la semaine dernière la différence entre ces deux métiers, en me demandant sous l’angle de la légitimité (la mienne) ce que je pensais proposer comme services mais j’y reviens ici pour affiner ma réflexion. Parce qu’il me paraît très important que mes futurs coaché.e.s sachent quel est l’accompagnement que je propose.
Deux accompagnements qui se complètent
Le mentorat : un mentor est là pour former le mentoré aux différentes techniques d’écriture qu’il maîtrise, pour les lui enseigner, le guider afin que son texte soit le meilleur possible pour le public visé. L’objectif est que le mentoré puisse, à la fin, écrire seul son texte.
Le coaching : un coach est là pour accompagner le coaché dans son parcours d’écrivain, dans son développement personnel. Il n’est plus question de technique d’écriture. Il s’agit que le coaché se comprenne et se connaisse mieux – qu’il ait conscience des différentes étapes du parcours pour arriver au bout d’un roman, par exemple – afin de gérer seul, les fois prochaines, les pièges tendus par son cerveau.
Dans les deux cas, le mentor et le coach accompagnent l’auteur afin qu’il soit autonome et qu’il n’ait plus besoin d’eux.
En ce sens, il s’agit de deux accompagnements complémentaires.
Deux accompagnements qui peuvent s’opposer
J’ai toujours dit et dirai toujours qu’il est important de se former aux techniques d’écriture, que ce soit en portant un regard d’auteur sur les livres qu’on lit, en lisant des livres ou en écoutant des podcasts ou vidéos sur l’écriture, en se formant auprès de mentors comme Cécile Duquenne ou Licares. Il y en a beaucoup d’autres, mais j’évoque Cécile qui a été ma première mentore et Licares, l’institut auprès duquel j’ai suivi une formation pour écrire un roman.
Dans le cas de ces deux mentorats, j’ai pu envoyer des exercices qui étaient commentés et corrigés, validés par des expertes. Dans la formation Licares, j’ai aussi été accompagnée par une coach. MAIS ce n’est pas la coach, Johanna Vogel, qui corrigeait mes exercices. Et pour cause. La même personne ne peut pas faire les deux.
Pourquoi?
Dans le cas du mentorat où le mentor accompagnerait le mentoré individuellement ou en groupe, dans le cas où les exercices proposés seraient corrigés, il y a une posture de maître à élève qui fait que le mentoré, ou l’apprenant, cherchera une réponse chez celui qui sait et attendra une validation.
Or, cela me semble très différent de la posture qu’adopte le coach en développement personnel qui se propose d’être le copilote du coaché, lui-même pilote de son propre parcours. Le coaché est invité à trouver (en) lui-même une réponse grâce aux questions du coach. Et si le coaché attend une validation, le coach pourra travailler avec le coaché sur ce besoin et lui permettre de s’en passer.
Si l’on choisit d’être mentoré et coaché, il faut avoir conscience de ces subtilités et, à mon sens, choisir deux personnes différentes. Si je proposais les deux services (former/relire/corriger ET accompagner l’écrivain dans son développement personnel), je pourrais nuire à ceux qui ont le profil de l’expert et qui ne commencent pas à écrire leur roman parce qu’ils ont l’impression de ne pas en savoir assez. Je pourrais nuire aussi à ceux qui ont toujours besoin de validation et qui ont du mal à se passer d’un regard extérieur sur leur texte pour avancer. Ce sont des exemples.
Par contre, je m’adresserai à des écrivains (ou aspirants écrivains) qui voudront peut-être un peu de théorie et de technique : rien ne m’empêche de créer une boîte à outils pour les écrivains dans laquelle ils pourraient piocher à leur guise, au moment où ils en ont besoin.
Qu’en dites-vous ?
Astuce de coach de vie littéraire :
Vous êtes bloqué? Identifiez votre besoin : êtes vous bloqué parce que vous manquez de technique ? Dans ce cas, il vous faut chercher une formation, une réponse dans un livre, chez un mentor.
Vous avez la technique mais vous êtes bloqué quand même. Le blocage est ailleurs. En discuter avec d’autres écrivains, avec vos proches qui vous connaissent et connaissent votre projet ou faire appel à un coach en développement personnel (pour écrivain) peut vous aider à dépasser ce blocage.
Je vous remercie de m’avoir lue et vous souhaite de passer une belle journée, épanouissante.