Chaque fois que j’ai une nouvelle idée qui me traverse puis m’obsède – que ce soit une idée de roman, un premier jet ou l’envie de créer mon entreprise – j’ai envie de la partager. C’est pour ça que j’ai créé ce blog d’ailleurs : j’avais envie – besoin ? – que vous sachiez ce qui se passe en moi. Je cherchais à ce que cette idée de devenir coach littéraire soit validée, que vous m’accordiez une légitimité.
Une attitude enfantine ?
Pourquoi ? Je me suis rendue compte que je recherchais une validation et que j’ai ce besoin en moi, depuis toujours. Comme une enfant qui s’extasie lorsqu’elle réalise quelque chose de nouveau : “Regardez, maman, papa, ce que j’ai fait ! Regardez comme c’est bien”
Pas très glorieux ? Aveu de faiblesse ? À l’heure où j’écris, j’ai 37 ans : je ne devrais plus avoir ce besoin. Mais, plutôt que de chercher à contrer cette recherche de validation, je me suis demandée ce qu’elle m’apportait et je me suis rendue compte qu’elle me poussait à aller de l’avant.
Entrer dans la danse
Dire, c’est déjà faire un pas en avant vers mon objectif. Dire, c’est déjà m’engager, auprès des autres, mais surtout auprès de moi-même. Parce que j’ai ma fierté aussi, sur laquelle m’appuyer : si je dis, je fais, sinon je serai obligée d’en passer par une zone d’inconfort que je ne souhaite pas.
Pourtant il y a un risque à s’exposer de cette façon.
La piste de l’inconfort
Quand j’ai créé ce blog, j’ai fait une sorte de premier jet que j’ai soumis tout de suite aux regards extérieurs. Et je me suis exposée aux critiques, j’ai pris le risque d’être fragilisée. Je dis cela après coup, parce que, sur le moment, je me suis lancée tête baissée, sans penser à cela ou en mettant un voile sur cette peur (en général, elle vient après, quand j’ai appuyé sur le bouton et que c’est trop tard). C’est exactement la même chose pour l’écriture : j’ai toujours pris l’habitude de me faire lire, depuis toute petite. Je fais partie de forums d’écriture où je poste des textes et où je reçois des commentaires.
Tout cela m’a appris une chose : s’il peut y avoir des retours négatifs, ils ne sont pas grand chose par rapport aux bénéfices que je trouve à m’exposer à la critique.
Quels sont les bénéfices à l’inconfort ?
D’abord je peux avoir des retours encourageants voire enthousiastes dans lesquels je puise ma force.
Ensuite je peux recevoir des critiques qui, si elles sont négatives, vont me permettre d’avancer sur deux points. En général, la critique négative me fait mal. Je me pose avec cette émotion, je l’écoute et je viens voir ce qu’elle me dit : vient-elle toucher quelque chose que je pense moi-même ? Ou est-elle à côté de la plaque ? Dans ce deuxième cas, je ne m’y attarde pas, je balaye la critique, elle ne m’apportera rien. Dans le premier cas, je digère, j’attends que mon cœur ralentisse et j’écoute : la critique est constructive et va me permettre d’avancer, non seulement en améliorant mon idée, mais aussi en me rendant plus forte, parce que j’apprends à gérer une émotion sans qu’elle me bloque dans ce que je souhaite atteindre.
Accepter l’imperfection
En construisant un premier jet (celui du blog ou celui d’un roman), je fais du mieux que je peux et, au moment où je l’expose à un regard extérieur, je sais que j’ai fait ce que je pouvais, que ce premier jet est aussi parfait que possible, au stade où j’en suis.
Ces critiques constructives viennent casser cette impression première de perfection que j’ai en exposant mon idée ET TANT MIEUX !
Je sais donc qu’il est imparfait et je m’appuie sur les critiques qui me sont faites pour le changer, l’améliorer, sans le dévoyer, en restant fidèle à ce que je souhaite. C’est ainsi, après une critique constructive, que j’ai ajouté “l’astuce de (future) coach” à mes articles. C’est grâce à ces doutes, à ces remises en questions, à cette zone d’inconfort dans laquelle je me place toute seule que je progresse, que j’améliore ce que je propose.
Astuce de coach de vie littéraire :
L’un des conseils d’écriture que vous avez peut-être rencontrés et qui vient de Stephen King est le suivant : écrivez la porte fermée et corrigez la porte ouverte.
Ce conseil est judicieux parce qu’on est fragile lors de l’écriture du premier jet – à fond dans son texte, habités par une idée que l’on parvient à peine à distinguer de soi – et recevoir une critique à ce moment-là est risquer de prendre trop à cœur la critique et d’être bloqué.
Cependant, vous avez peut-être, comme moi, ce besoin de validation parce que vous doutez aussi bien de vous que de la qualité de votre texte : rien n’empêche de chercher un alpha lecteur (à choisir avec encore plus de soin que vos bêta lecteurs à mon avis) qui vous encouragera à poursuivre, avec lequel vous pourrez faire des brainstorming.
Entrouvrir la porte, parler de son projet tout simplement ou faire lire des morceaux permet d’accepter l’imperfection du premier jet et d’avancer.
Si vous écrivez pour être lu, je vous suggère de choisir vos premiers lecteurs en sachant que votre premier jet n’est pas parfait, mais que vous avez fait au mieux : ce sont vos lecteurs qui vous permettront de prendre la distance nécessaire par rapport à votre texte et de l’améliorer.
Je vous remercie de m’avoir lue et vous souhaite de passer une belle journée.